Un invité spécial
Prépare-toi aujourd’hui, tu as de la visite
Quinze Septembre, jour de pluie, y a quelqu’un qui s’invite
Ouvre grand ton portail, elle est en train d’monter
Quelqu’un d’un peu spécial, quelqu’un qui a compté
C’est une femme avec qui, c’était souvent galère
Qui quand t’étais petit, t’as sauvé d’la misère
P’t’être même sauvé la vie, car c’était un enfer
Son nom était Berthuy, et elle était ta mère
Elle t’avais choisi, pour être le troisième
Toi t’avais rien choisi, mais tu l’aimais quand même
Et puis tu as grandi, t’avais pas le même nom
Ça a fait des conflits, ça a monté d’un ton
Vous êtes entrés en guerre, et tu la détestais
Mais pour la fête des mères, tu lui téléphonais
Pour la lui souhaiter, et discuter un peu
Sûr qu’au fond tu kiffais, je te connais mon vieux
Pour nous c’était mamie, mais là ça fait un bail
Qu’on l’appel plus ainsi, qu’on l’a rayé du bail
P’t’être que j’aurai aimé, discuté avec toi
Au lieu de t’ignorer, et d’honorer son choix
Surtout qu’il est plus là, et il aurait rien vu
Et même s’il était là, p’t’être qu’il aurait voulu
Que tu m’racontes un peu, comment était la vie
Avec ses trois frérots, la maison des Berthuy
J’ai bien quelques photos, dans la cour à Chadecol,
Où ils font du vélo, où ils vont à l’école
Tes quatre auvergnats, qui sont dev’nus des grands
Même s’ils sont plus que trois, ce soir ils restent enfants
En voyant leur maman, qui s’envole tout la haut
Jean-Mi, Didier, Christian, vous pouvez être paisible
Car votre frère l’attend, j’pense qu’il s’est fait tout beau
Et puis le connaissant, il a brulé la Bible
J’aimerai juste être un ange, pour pouvoir me marrer
Voir ce moment étrange, quand ils vont s’retrouver
Un subtil mélange, de bonheur et de gêne
Puis un regard qui change, l’au-delà est sans haine
Ils ont beaucoup à s’dire, à faire ils auront tant
Beaucoup de souvenir, en plus ils auront l’temps
Et j’pense qu’avec l’écoute, ils deviendront moins fier
Et une bonne fois pour toute, apprendront à se taire
Mais tous ces rendez-vous, ces p’tits moments prives
Resteront entre vous, resteront vos secrets
Pendant que tout en bas, tout l’monde se réuni
Pour une femme, une amie, pour maman, pour mamie
Moi j’suis juste resté con, quand j’ai appris c’matin,
J’restais sans réaction, au message du parrain
Mais je sais qu’aujourd’hui, je n’ai aucune envie
De penser aux conflits, aux rancœurs de la vie
Juste souhaiter ton repos, le plus en paix possible
Même si papa c’t’idiot, autour fait l’imbécile
Redémarre à zéro, retrouve ton p’tit garçon
Je suis sûr que là-haut, vous vous direz pardon